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Commentaires du tome 6

La châsse de Saint Savinienbas

Constance et Robert confièrent à Odorannus, la réalisation d’une châsse pour la relique de Saint Savinien. Ce moine orfèvre, était également un théologien réputé et un théoricien de la musique, célèbre en son temps. La confection du reliquaire fut cependant retardée, car les sommes nécessaires pour la réalisation de la châsse et pour son ornement furent difficiles à réunir, l’orfèvre devant souvent quémander auprès du Roi l’or et les pierres nécessaires. Les dimensions exactes de la châsse sont celles données dans le livre.

Malgré la réconciliation de Robert et Constance autour de cette châsse, la querelle qui opposa le couple royal pour le choix de l'héritier de la couronne de France fit grand bruit à l’époque et fut source de nombreux conflits entre les deux fils et avec leur père. La mauvaise réputation de la Reine Constance, qui s’est propagée à travers les siècles est en partie due à son entêtement à soutenir le jeune Robert contre son frère Henri et au scandale qu’elle fit en quittant le sacre de ce dernier à Reims.

Richard III de Normandie

Richard III de Normandie ne fut pas l’horrible pervers décrit dans le livre, du moins rien ne le laisse supposer. Il régna cependant fort peu de temps après la mort de son père et mourut empoisonné on ne sait pas par qui, mais son frère Robert fut fortement soupçonné. Ce Robert, que l’on appela tantôt le magnifique, tantôt le diable, dirigea la Normandie et n’eut pour héritier qu’un seul garçon, Guillaume dit le bâtard, fils d’une villageoise de Falaise. C’est ce Guillaume qui échangera le peu glorieux surnom de bâtard contre celui de Conquérant, après sa victoire à Hastings et sa conquête de l’Angleterre.

Aprés avoir été dévasté et pillé à plusieurs reprises, au même titre que toute la vallée de la Seine, par les Vikings au IXème siècle, Rouen était redevenu une importante métropole dès la fin du Xème siècle, la plus grande de France pour certains historiens. Je me suis efforcé de décrire la ville telle qu'elle était au XIème siècle. Ce dessin retravaillé à partir d'une BD de Woehrel, illustre assez bien l'aspect de Rouen quand Lou et ses compagnons y arrivèrent par le Grand Pont en bois.

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L'apostolicité de Saint Martial

La question de l’apostolicité de saint Martial agita fort les ecclésiastiques français pendant tout le début du XIème siècle. Cette question  ne fut pas tranchée avant le début du XXème siècle. Il est cependant désormais admis, que les moines de Saint Martial inventèrent cette histoire, produisant même des faux documents. Adémar de Chabannes s’est lourdement compromis dans cette affaire. C’est peut-être pour se faire pardonner la chose, qu’il entreprit un pèlerinage à Jérusalem où il trouva la mort en 1034. Pierre de Cluses démontra la supercherie à Limoges même, mais la position officielle de l’Eglise de France resta en faveur de l’apostolicité pour de longs siècles.

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Saint Pierre remettant son bâton à Saint Martial - Sainte Valérie remettant sa tête à Saint Martial
(deux celèbres passages de la Vita Prolixior)

Inventions

On nomme poudre noire ou poudre à canon un mélange déflagrant de salpêtre, de soufre et de charbon de bois. Elle a été découverte en Chine vers le VIIe siècle, durant la dynastie Tang par le médecin alchimiste Sun Simiao (581 – 682). Il semble qu'aux alentours de 1130, des tubes de bambou remplis de poudre noire servirent de lance-flammes. Des flèches enfoncées dans un tel dispositif auraient constitué l'étape suivante vers les armes à feu. Marco Polo a exporté la poudre à canon jusqu'en Occident lors de son voyage en Extrême-Orient.

Médecine

On pense que c’est dans l’Inde antique que furent pratiquées les premières interventions de la cataracte. Les Grecs appelaient cette maladie « hypochyma » que les Romains traduirent en « suffusio ». Les Arabes l'appelèrent « déluge d'eau » qui fut traduit en Latin par « gutta opacta » ou « cataracta ». Une description précise de l'opération fut donnée par le médecin romain Celsus qui vivait du temps de l'empereur Néron. Il présenta les techniques de l'opération et également les conditions pour qu'elle soit réussie : On installait le patient dans une pièce lumineuse sur une chaise. L'assistant se mettait derrière lui pour lui maintenir la tête, l'opérateur se plaçait face au patient et opérait l'œil droit avec la main droite et l'œil gauche avec la main gauche. Il introduisait une aiguille (non stérile !) dans l'œil  en perforant à mi-distance entre le limbe et le canthus externe, dperpendiculairement au globe, sur le méridien horizontal. Quand l'aiguille était rentrée dans l'œil il faisait un mouvement de bascule pour faire tomber le cristallin atteint dans le vitré. Il fallait parfois faire plusieurs mouvements si l'effet désiré n'était pas obtenu de suite. Durant le Moyen Age, les médecins arabes conseillèrent une méthode supplémentaire qui consistait à introduire une aiguille creuse pour aspirer les débris de cristallin, qui donna de meilleurs résultats.

La coca fut importée d’Amérique du Sud en Europe par les conquistadors et l’utilisation de collyre à base de cocaïne comme anesthésique pour l’œil, ne fut proposée qu’au XIXème siècle par Carl Koller.

Warbod Gariopontus, fut l’un des maîtres de la médecine salernitaine : Il écrivit une œuvre encyclopédique, son "Passionatius Galéni" en cinq volumes, qui contient les bases du langage médical moderne. Contemporain de Trotula, il ne semble cependant pas y avoir eu de « romance » entre les deux célèbres maîtres salernitains. Une autre femme médecin de Salernes, du nom d’Abella resta célèbre, notamment pas ses écrits sur « l’atrabile » et « la semence masculine ».

Les opérations chirurgicales pour traiter les grossesses extra-utérines, tout comme les appendicectomies, durent attendre le hautXIXème sièclepour voir le jour avec quelques succès et la mise en place de ce que Mondor appelait le trépied d’or de la chirurgie : l’anatomie, l’anesthésie et l’asepsie. Ainsi Jean et Jason, comme bien souvent dans notre histoire, étaient indéniablement en avance sur leur temps !

Rembrandt : "Tobie guérissant son père de la cécité" (Staatsgalerie Stuttgart), 1636